Quand un enfant s'en va...
« Les larmes sont parfois une réponse inappropriée à la mort. Quand une vie a été vécue vraiment honnêtement, vraiment avec succès, ou simplement vraiment, la meilleure réponse à la ponctuation finale de la mort est un sourire. » Julie Burchill
Et donc j’ai été ruisseau,
entre les rochers, sans peine
coulant sous la peau
comme le sang, dans mes veines.
Et donc j’ai été prairie
à courir avec grâce.
Quand mes pieds ont verdi
je retrouvais ma place.
Et donc j’ai été forêt
pour épanouir mes sens.
Par des odeurs, enivré,
je prenais conscience.
Et donc j’ai été rocher,
et j’ai usé tous les corps,
qui pour essayer d’avancer
me poussaient au-dehors.
Et donc j’ai été montagne
plus fort que jamais.
Mon corps tout entier gagne,
quand je deviens sacré.
Et donc j’ai été vent,
à en perdre la tête.
Changeant, tournant, bousculant
les idées toutes faites
Et donc j’ai été océan
me répandant partout,
relevant les continents
qui s’excusaient à genoux.
Et donc j’ai été terre,
humble, rare et fertile.
Et dans mes yeux bleus et verts
l’univers n’est pas hostile.
Et donc, j’ai été soleil,
méfiant, et brûlant
l’orgueilleux, qui à tire-d’aile
approchait, insouciant.
Et puis, je suis humain,
jouet des lois naturelles.
Et je serais encore demain,
un être vivant et mortel.
Philistin Panger